1. Pourquoi l’accessibilité numérique est incontournable
L’accessibilité numérique désigne l’ensemble des démarches techniques et éditoriales permettant à tous, y compris les personnes en situation de handicap, de naviguer, comprendre et interagir avec les sites web et services en ligne.
Avec environ 12 millions de personnes concernées en France, la notion d’égalité réelle d’accès à l’information et aux services numériques est au cœur de la loi handicap du 11 février 2005.
Celle-ci vise à instaurer une société inclusive et à lutter contre les discriminations, en imposant progressivement des obligations à tous les acteurs publics et privés.
Pour une PME, aller vers l’accessibilité, c’est :
- Attirer et fidéliser une audience plus large.
- Améliorer le référencement naturel (SEO) via une meilleure structuration et pertinence du site.
- Valoriser l’image de marque et la responsabilité sociale.
- Anticiper les obligations légales futures et se démarquer en appel d’offres.
2. Qui est concerné par l’obligation d’accessibilité numérique ? Focus Loi Handicap 2005
La loi handicap de 2005 impose l’accessibilité aux :
- Services publics, collectivités et établissements recevant du public (ERP), délégataires de mission de service public.
- Entreprises privées de plus de 250 salariés, ainsi que tous les opérateurs d’importance vitale à forte visibilité numérique.
Pour les PME et autres structures privées, cette obligation n’est pas encore systématique, mais il est vivement recommandé d’intégrer ces principes pour anticiper, améliorer l’expérience client et se préparer aux contrôles futurs.
Toutes les entreprises de plus de 20 salariés doivent par ailleurs respecter l’Obligation d’Emploi des Travailleurs Handicapés (OETH), pour une approche globale de l’inclusion.
3. Les bonnes pratiques de conception : critères essentiels pour site internet accessible
Principaux critères techniques :
- Contraste minimum de 70 % entre texte et fond.
- Police sans empattement privilégiée : Arial, Verdana, Roboto, Tahoma, Helvetica.
- Taille de caractère adaptée : minimum 14 pt pour les contenus, 18-20 pt pour publics seniors ou malvoyants.
- Structure claire du contenu : titres hiérarchisés, navigation accessible au clavier, alternatives textuelles pour les images et médias.
- Simplicité et lisibilité : phrases courtes, style positif et direct, absence de jargon inutile.
Exemples et conseils :
- Éviter les polices fines ou design non testées comme Raleway : bonne pour les titres, déconseillée pour les paragraphes.
- Vérifier la distinction des glyphes pour faciliter la lecture (l/I, O/0, etc.).
- Bannir les textes justifiés, préférer l’alignement à gauche pour une lecture facilitée.
- Fournir une déclaration d’accessibilité transparente, même en auto-évaluation.
4. L’audit d’accessibilité : internalisation ou prestation externe ?
La conformité RGAA peut être affichée suite à un audit réalisé soit :
- En interne (auto-évaluation à partir du référentiel officiel),
- Par un prestataire extérieur (expert formé, certification reconnue).
Un auditeur certifié n’est pas obligatoire, mais permet une démarche professionnelle, une meilleure crédibilité en cas de contrôle ou en réponse aux appels d’offres du secteur public. Le rapport doit détailler la méthode, les tests réalisés et être sincère sur les limites rencontrées.
5. Bonus : bonnes pratiques pour les communications imprimées
Les supports papier restent essentiels : brochures, formulaires, affiches, diaporamas imprimés… Voici les principaux conseils pour garantir leur accessibilité.
Mise en forme et lisibilité :
- Papier mat, opaque (90g minimum), formats standards (A4 ou A5), préférer le format paysage.
- Police sans empattement : Arial, Verdana, Calibri (minimum 14 pt, jusqu’à 18-20 pt pour publics spécifiques).
- Limiter l’utilisation de l’italique et des polices fantaisie.
- Espacement suffisant entre les caractères, mots et lignes ; interligne recommandé 1,5 à 2.
- Contraste fort : fonds clairs, textes foncés ; bannir les couleurs fluo ou trop criardes ; utiliser les associations de couleurs recommandées (ex. noir sur blanc, bleu sur beige).
- Eviter les textes justifiés, préférer alignement à gauche.
- Marges larges (≥2,5 cm), documents courts et aérés, titres clairs, plan apparent.
Clarté du contenu :
- Mots simples sans abréviations ou sigles compliqués.
- Une seule idée par phrase et par paragraphe ; phrases courtes et positives.
- Expliquer tous les termes techniques ; éviter l’abus de vocabulaire spécialisé.
- Illustrer avec des images ou pictogrammes simples et signifiants, proches du texte.
- Numéroter les pages ; proposer des plans, introductions et résumés pour la lisibilité.
Exemple de bonnes pratiques pour un diaporama imprimé :
- 1 idée par diapositive, police ≥24 pt, fond clair, peu de texte.
- Lire ou résumer à voix haute pour les participants qui ne peuvent visualiser.
Conclusion
L’accessibilité numérique est une exigence, mais aussi un formidable levier de transformation positive pour les PME.
Mettre son site à la portée de tous, c’est faire bouger la société… tout en renforçant son business et sa réputation.
